I- De l'antiquité a l'origine de la fête
Toutes les fêtes ont une origine lointaine dont la source peut atteindre plusieurs centaines d'années. Si l'on remonte a la civilisation romaine, on s'aperçoit que les romains honoraient leur divinité. Une fête était toujours celebree en l'honneur d'une ou plusieurs divinités. Alors, chaque année, ils se rassemblent pour les fêter. Une occasion pour les romains de se divertir consistait a fêter la divinité de la fertilité des champs et aussi de la fertilité humaine : le Dieu Liber. Pour honorer le Dieu, les paysans se rassemblaient a Rome. Chants, danses, spectacles improvises d'un comique grossier, emplissaient la ville. Cependant, la aussi, l'influence des grecs a joue. Liber fut assimile au Dieu grec Bacchos (en latin Bacchus), Dieu du vin et de la joie. Son culte s'associait a celui de Ceres, déesse des moissons. Liber devint lui aussi un Dieu du vin, a qui l'on demandait le 17 mars, de favoriser la croissance de la vigne et qu'on honorait, bien sur, en buvant copieusement. C'est ce jour la de préférence que les jeunes gens, fils de citoyens, accomplissaient les rites du passage de l'âge enfant a l'âge d'homme libre, désormais apte a procréer.
Sous l'influence de l'Empire Romains, les gaulois fêtaient les saisons, le printemps, l'été (fête du feu), l'automne (fête des vendanges), l'hiver (au gui l'an neuf). Puis cinq siècles avant nos jours en France, la fête païenne de printemps côtoyait la fête chrétienne de Pâques. D'après Alain Decaux (Histoire des Françaises) le dimanche des fontaines (qui est la date traditionnelle de la fête des bouviers), Jeanne d'Arc emportait son diner pour allait danser avec garçons et filles. La fête des bouviers, descendante des fêtes celtes, gauloises et latines a su garder en évoluant ce qui la rattachait a son lointain passe : la population, sa ruralité, le vin, le Bacchus, les chants, les danses et les jeunes gens, représenté ici par les classards.
II- Emergence de la fête populaire
Durant la période d'hiver, les paysans finissaient la période des moissons et préparaient la terre pour les prochaines récoltes. Ainsi, la période hivernale permettait aux agriculteurs de la région de célébrer ensemble le fruit de leurs labeurs. C'est pourquoi, il fut institue des réceptions lors du Jour de l'An et un jour au mois de mars. La personne qui recevait les groupes, devait les représenter pendant un an. A ce sujet, il a été retrouve par Mr Jean Permingeat, une photographie représentant la place de l'Eglise un jour de fête. En bas de cette photo était inscrit "Souvenir de la calvacade le 15 mars 1882". Cette calvacade (ce mot était utilise avant la guerre), était un défilé en
l'honneur du Roi de la fête; la grosseur des arbres de la place certifie cette date. En effet au matin de la fête, les amis du Roi venaient avec leurs attelages de bœufs décorés de feuillages et de fleurs chercher le Roi. C'est ainsi que le Roi avait le privilège de prendre la tête de ce cortège pour se rendre au banquet. Nous retrouvons encore l'essentiel
de notre fête : réception, défile, banquet et Roi.
III - Apparition de la fête des bouviers
Apres la "Grande Guerre", il existait des fêtes des laboureurs a Saulce, aux petits Robins, a Valence, a Loriol depuis des décennies, elles avaient disparus.
C'est alors qu'Adrien Bouffarde, vieux garçon, décida de recréer la fête qu'il repris sous Fête des Bouviers. C'est alors qu'en 1922, Adrien Buffardel reprenait la tradition, que nous estimons, après une interruption d'une quarantaine d'années. Rien n'est change a la vieille tradition, le roi prend une participation active a toute la fête, reçoit le jour de l'an et des Bouviers, invite les Loriolais pour les deux banquets du dimanche et du lundi. En son honneur, ses amis fleurissent avec du buis et des roses en papier les attelages trainant charrettes, râteleuses branlants. Ils partent de la ferme royale et vont faire le tour du pays. Très vite ces chars vont évoluer vers le beau et l'inédit. Citons l'exemple de 1926, ou Marius Chizat, était trainé par une dizaine de paires de bœufs enrubannes,... ou encore une énorme botte sur une auto, un lit roulant seul sur la route. C'étaient les années folles ! Puis en 1933, c'est la crise économique, devant les charges financières d'organisation que représente la fête des Bouviers, le Roi Marius Vial ne peut trouver de successeur. C'est Adrien Buffardel qui reprend la fête, étant seul a être couronné ainsi deux fois.
Ce n'est pas toujours simple de continuer ; des difficultés surgissent. C'est ainsi qu'un comite des Bouviers est crée pour diminuer les charges royales et assurer la continuité de la fête. Le défilé qui attire beaucoup de visiteurs évolue. Rapidement, sur presque tous les chars, il y a un sujet.
Mais au fait, pourquoi appelons-nous cette manifestation, la fête des Bouviers ?
Sur le dictionnaire Robert, un bouvier est définit comme une personne qui garde et conduit les bœufs. C'est d'ailleurs ces mêmes bouviers qui conduisaient le cortège. Ainsi, ces personnes qui dévoilaient leur créativité ne pouvait que se nommer que "la fête des bouviers". C'était une fête sans prétention, les attelages marchaient dans la poussière d'une route non goudronnée, trainant des charrues et des râteleuses décorées de buis et de fleurs. Mais c'est le Roi, son Dauphin et Bacchus qui depuis toujours sont a l'honneur ce jour-là. Ils sont l'âme de la Fête. Jamais on n'oublie qu'on a été Roi des Bouviers. Bacchus qui est a l'honneur dans ces fêtes, est l'héritage de l'époque gallo-romaine. Depuis, il a toujours été honoré. Les Bouviers mangent et boivent autours des chars ; c'est une manifestation de l'amitié, de la fraternité et de l'optimisme qui unit les hommes dans la joie du printemps. Vers 1930, quelques loriolais vont, jusqu'à 1939 s'efforcer de faire du défilé quelque chose qui sorte de l'ordinaire (Char du lit, Char romain, Troikas, Paniers, Moulins), en même temps un embryon de comite se formait
IV- Une tradition qui demeure et se perpétue
Loriol est enfin reconstruit en 1949. Nous sommes les derniers de la région, après la guerre, a renouer avec la tradition mais quelle Fête ! Par un soleil éclatant et une température estivale le 29 mars 1949, 28 chars s'ébranlaient au sud de Loriol devant une foule joyeuse comme on n'avait jamais vu et qui savait encore applaudir. C'est le début de la fête moderne qui va progresser sur deux plans : celui du comite qui s'étend et s'organise, celui des chars qui voient la création des quartiers.
Sous l'influence de l'Empire Romains, les gaulois fêtaient les saisons, le printemps, l'été (fête du feu), l'automne (fête des vendanges), l'hiver (au gui l'an neuf). Puis cinq siècles avant nos jours en France, la fête païenne de printemps côtoyait la fête chrétienne de Pâques. D'après Alain Decaux (Histoire des Françaises) le dimanche des fontaines (qui est la date traditionnelle de la fête des bouviers), Jeanne d'Arc emportait son diner pour allait danser avec garçons et filles. La fête des bouviers, descendante des fêtes celtes, gauloises et latines a su garder en évoluant ce qui la rattachait a son lointain passe : la population, sa ruralité, le vin, le Bacchus, les chants, les danses et les jeunes gens, représenté ici par les classards. Parlons de ces quartiers qui sont l'âme de la fête, ou des gens que tout sépare : gout, fortune opinion se réunissent autour du char pour devenir de véritables amis et festoyer, boire, banqueter (nous descendons des gaulois) mais aussi travailler intensément. Le loriolais ne sait pas qu'il crée une ouvre artistique mais c'est cette création qui a conquis son cour.
Les bouviers qui autrefois conduisaient leurs magnifiques bœufs, nous ont transmis a travers les générations l'amour de Loriol et l'amitié. Les loriolais, tous les ans a la même époque, construisent leurs chars. De nombreux quartiers et groupe d'amis en font un. Tous les dons artistiques se manifestent. Depuis des mois, le soir, ces personnes de l'ombre travaillent pour qu'aujourd'hui, vous aussi, vous partagiez leurs joies et leurs agapes. Avec quelle joie les anciens qui deviennent d'année en année de vieux 'bouviers', voient des jeunes qui ne sont pas tous loriolais de naissance reprendre le flambeau. Souhaitons qu'ils le portent encore plus et plus longtemps.
>> Bibliographie
Extrait de texte 'Une tradition qui demeure et se perpétue' de Jean PERMINGEAT.
Extrait de texte 'Liberia : fête de la fertilité'